mai 05, 2022

« Seuls les marxistes aiment le passé »

Fabrizio Tribuzio-Bugatti

L’amour de Pier Paolo Pasolini pour la «force révolutionnaire du Passé» n’est plus à refaire tant elle innerve son œuvre et sa pensée, mais quelle dialectique recouvre-t-elle réellement? Le poète n’a eu de cesse de rappeler que «seuls les marxistes aiment le passé», en opposition frontale avec la bourgeoisie. Dans son dernier livre à jamais inachevé qu’est Pétrole, Pasolini allait jusqu’à clamer qu’à défaut de nous appuyer sur le Passé, nous ne pourrions nous empêcher de dériver vers un nihilisme débridé dont le seul moteur serait la société de consommation. Dans les Lettres luthériennes, il déplorait également un «vide du pouvoir», qualifiant les politiciens de marionnettes moulées au gré d’un «nouveau pouvoir» évoluant loin d’eux, débarrassés des vieilles lubies qu’étaient l’Église, la Patrie ou la Famille au profit d’une dissolution complète des valeurs engendrant des névroses sociales dont les zélateurs les plus férocement critiqués par Pasolini furent les enfants de cette génération issue du baby-boom.

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