Par Jacques COTTA
Avant-propos
Durant des décennies, la politique a été déterminée par des
catégories tranchées, la gauche d’une part, la droite de l’autre.
La première était assimilée aux couches exploitées, aux
travailleurs, aux prolétaires ; la seconde aux patrons, aux capitalistes, aux
bourgeois.
La première était censée porter des valeurs d’égalité, de répartition,
de solidarité ; la seconde de privilèges, d’exploitation, d’égoïsme.
Les affrontements étaient périodiques. Souvent citée en
exemple, la grève générale de mai 1968 posait, à travers les revendications
sociales, la question du pouvoir. Les générations qui ont vécu cette période et
les suivantes sont aujourd’hui désorientées. Les autres, qui en entendent
parler comme d’une page d’histoire éloignée, sont étrangères, insensibles au
récit souvent empreint de nostalgie.
Certes, depuis, périodiquement, la société a été prise de
soubresauts. Récemment, durant deux ans, les Gilets jaunes ont rythmé la vie
politique du pays. « Un autre monde » était possible, à portée de mobilisations
d’ampleur nationale et internationale.
Mais comment et pour quelles raisons sommes-nous passés de « l’imminence
de la révolution » au désenchantement actuel, à cette période où sévissent
chaque jour les dernières extravagances de la « gauche radicale » ?
Gauche, droite, semblant d’alternative, socialisme,
communisme, tout cela a volé en éclats et c’est sans doute la raison des
incompréhensions et du désarroi qui traversent la société.
Les programmes ne donnent plus le change. Les partis
traditionnels, PS et PCF, sont rendus à un stade groupusculaire. Les idéologies
ont été balayées, laissant place à une série de thématiques — genre, LGBT+++,
minorités, racisme… — dont on aurait eu peine à imaginer il y a peu encore l’importance
qu’elles prendraient. Des sujets sociétaux déconnectés des réalités économiques,
sociales et politiques — climat, réchauffement, pollution, féminisme… —, sous l’influence
d’une grande partie de « la nouvelle petite bourgeoisie », ont pris le pas sur
les questions sociales. La prédiction de Margareth Thatcher faite dans les années 1980
— There is no alternative[1]
— viendrait aujourd’hui se confirmer.
L'article complet au format PDF
[1]
Le slogan de Margareth Thatcher, Premier ministre britannique, signifie que le
marché, le capitalisme et la mondialisation sont des phénomènes nécessaires
et bénéfiques, et que tout régime qui prend une autre voie court à l’échec.
Ainsi, il n’y aurait pas d’alternative au système
actuel.
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