L’affaire Mackinsey, qui a secoué la fin du premier mandat
d’Emmanuel Macron, a été un puissant révélateur d’une situation surtout connue jusque-là
par les spécialistes des réformes de l’administration et de l’État. En effet, le
tournant de la modernisation de l’appareil à partir de 1984 marque l’entrée en
scène d’acteurs extérieurs : sous-traitants, cabinets de conseil. P. Bezes,
dans son maître ouvrage Réinventer l’État le souligne « la configuration 1984-1991
valorise le rôle décisif d’un ensemble hétérogène d’expertises, largement
développées en dehors de l’État faute de véritable soutien. Mais celles-ci vont
alimenter la construction d’un “compromis modernisateur” susceptible d’être
repris et endossé par des acteurs de l’efficacité et du coût de
l’administration, mais en quête de mesures politiquement viables. »[1]
[1] P. Bèze, Réinventer l’État, les réformes de l’administration française (1962-2008), le lien social, PUF, Paris 2009, p. 256.
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