octobre 19, 2021

Trois directions pour un nouveau parti

Denis Collin

L

e titre de cette revue est « Socialisme pour les temps nouveaux », mais le terme même de socialisme est très équivoque. Aujourd’hui encore plus qu’hier, on aura bien du mal à en trouver une définition. Apparu sous la plume de certains penseurs politiques pour désigner la mise en avant du concept de société — le mot apparaît d’abord en Italie, notamment chez certains penseurs religieux qui combattent les socialismi, lesquels font prévaloir les intérêts sociaux sur les valeurs spirituelles. On le retrouve chez Sieyès qui désigne par ce terme « l’art social » du gouvernement qui doit agencer au mieux ses actions, conçues sur la base d’une science politique, en vue d’obtenir la prospérité la plus grande… Le terme socialisme a ensuite pris son sens moderne, sens bien vague à dire vrai, désignant toutes sortes de courants qui s’opposent aux idées « libérales dominantes » et proposent une organisation politique, sociale et économique globale en vue du bien de tous. Les positivistes comme Saint-Simon — ou en Grande-Bretagne John Stuart Mill — sont des socialistes, et on en trouvera beaucoup dans l’entourage de Napoléon III et dans les milieux de la banque : ils défendent l’alliance des producteurs, regroupant ouvriers et patrons. On trouve des socialistes utopiques (ceux que Marx et Engels critiquent notamment dans le Manifeste du parti communiste). Des socialistes modérés font la jonction entre les républicains et les revendications sociales — ainsi Louis Blanc. Et ainsi de suite : on prendrait des pages à énumérer les différentes catégories de socialistes. Marx et Engels ne se disent pas socialistes, mais communistes. Avec la refondation de l’Internationale en 1889, la « deuxième Internationale », le terme « socialiste » va devenir dominant et les marxistes se retrouvent dans des partis socialistes ou « sociaux-démocrates », ce qui, à l’époque, veut dire à peu près la même chose.

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